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Segula Technologies garde un temps d’avance grâce à son investissement en Recherche & Innovation


Pour Segula Technologies, groupe d’ingénierie français aux 13 000 collaborateurs répartis dans 30 pays, l’innovation et la recherche sont des outils stratégiques pour contribuer à l’accompagnement des grands acteurs industriels nationaux et mondiaux. Rencontre avec Madjid Haddad, responsable Recherche & Innovation (R&I) pour l’Ile-de-France et la région Nord. 
 

Carnot M.I.N.E.S : Segula Technologies est présent sur de nombreux secteurs d’activités avec des projets de recherche et d’innovation audacieux. Comment sourcez-vous et choisissez-vous ces projets ?

Madjid Haddad : En effet, Segula Technologies mène une politique de R&I très proactive sur les enjeux et sujets qui feront l’économie et l’industrie de demain.  

Sur le terrain, les opérationnels identifient au contact de leurs clients et à travers leurs échanges quotidiens et leur vision du marché, des sujets d’innovation. Ces projets nous sont remontés afin d’évaluer l’intérêt à développer un produit et apporter une nouvelle solution. 

C’est environ 600 sujets qui nous parviennent chaque année, et parfois même beaucoup plus ! Les projets les plus pertinents sont sélectionnés après un arbitrage technique, selon les débouchés concrets de l’innovation ou du produit pour nos activités, et un arbitrage financier sur les moyens humains et matériels que nous pouvons allouer à ce dernier. L’important est de trouver le juste équilibre entre les financements R&I et les projets à conduire. Ainsi, nous menons chaque année environ deux cent projets à terme.
 

Carnot M.I.N.E.S : Justement, quels sont les types de projet que vous menez en général ?

Madjid Haddad : Chez Segula Technologies, nous mettons l’accent en priorité sur des projets applicatifs industriels et nous efforçons de les mener avec les partenaires adéquats pour développer des solutions concrètes. En parallèle, nous sommes présents sur les sujets de demain lorsqu’il n’y a pas d’applications immédiates évidentes ou même dès le stade la recherche fondamentale. Cela nous positionne à la pointe des nouveaux enjeux et nous démarque de nos concurrents.

Une fois que nous avons identifié les problèmes d’actualité liés à nos activités, nous évaluons si nos moyens internes - humain et matériel - sont suffisants pour mener la recherche. Dans le cas contraire, nous entamons alors une collaboration industrielle et/ou avec des laboratoires de recherche, en impliquant à chaque fois nos collaborateurs opérationnels pour apporter une vision du terrain.
 

Carnot M.I.N.E.S : Et alors, comment s’est passée la rencontre avec l’Unité Chimie et Procédés (UCP) de l’ENSTA Paris, un centre de recherche membre du Carnot M.I.N.E.S ?

Madjid Haddad : La relation est venue de notre intérêt pour la thématique de l’hydrogène (H2) en général et plus particulièrement pour les problématiques de production de cet élément. Après une étude fine des laboratoires franciliens qui traitaient ces problématiques, lecture des publications sur le sujet, nous avons identifié l’UCP de l’ENSTA Paris et avons entamé une collaboration en 2019.

Les moyens matériels du laboratoire, et notamment l’équipement d’un pyrolyseur dernière génération1couplé à une chromatographie en phase gazeuse (cf. figure 1) nous ont particulièrement séduits. Cet équipement permet l’analyse en ligne de la production d’hydrogène en faisant subir de manière contrôlée un traitement thermique (températures et vitesse de chauffe très élevées) à une substance contenant de l’hydrogène.


Figure 1 : Pyrolyseur (à droite) couplé à une chromatographie en phase gazeuse.
 

Carnot M.I.N.E.S : Et en quoi consistait le projet mené ?

Madjid Haddad : L’objectif était d’identifier les paramètres optimaux en termes de température et de vitesse de chauffe pour produire un hydrogène vert à partir de biomasse lignocellulosique (type bois) et de certains de ses constituants (cf. figure 2 illustrant la composition de la biomasse lignocellulosique).  Grâce au pyrolyseur, plusieurs essais intéressants ont été menés en faisant varier la température finale et la vitesse de chauffe. 

Ces essais ont ainsi permis de constater que les différents constituants étudiés ne présentent pas un comportement linéaire. De même, nous avons pu identifier que l’augmentation de température finale (de 800 à 1200°C) améliore considérablement la production d’hydrogène et que l’effet de taille de la biomasse est significatif à des températures supérieures à 1000°C. La variation de la vitesse de montée en température de 8 à 67°C, testée pour une température finale fixe de 1000°C, influence également la production d’hydrogène, mais cet effet dépend également de la nature chimique du composé étudié.



Figure 2 : Schéma illustrant la composition de biomasse lignocellulosique
 

L’encadrement très présent de la part du laboratoire et son investissement fort ont été des atouts précieux et ont beaucoup contribué à la réussite du projet. De même, nous avions positionné un stagiaire au sein du laboratoire et son effort de travail et son implication ont été très bénéfiques. 

Ce projet fait partie des sujets exploratoires que nous menons sur la production d’H2 mais pourrait faire l’objet un jour de développements concrets dans des zones désertiques où la production d’hydrogène avec de l’eau n’est pas possible. 
 

Carnot M.I.N.E.S : Quelles ont été les retombées de ce projet ?

Madjid Haddad : Les résultats obtenus ont été très pertinents et font l’objet d’une soumission pour publication à une revue internationale. Le sérieux et la motivation des équipes de l’UCP nous donnent envie de poursuivre la collaboration sur d’autres types de projets.


1L’UCP s’est doté de ce nouvel équipement grâce à un soutien financier du Carnot M.I.N.E.S.

 

 

 

 

 


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