AVICAR

Vers une aviation du futur à faible impact carbone

3 questions à Christophe Coquelet, coordinateur du projet

Le transport aérien est souvent pointé du doigt pour sa contribution au réchauffement climatique. Est-il possible d’améliorer l’empreinte carbone du secteur ?

La crise du COVID-19 a montré qu’une réduction drastique du nombre de vols a des impacts économiques et sociaux très importants sur deux secteurs clés de l’économie française : la filière aéronautique, forte de près de 1 000 entreprises et 300 000 emplois directs et indirects, mais également le tourisme. La France est la première destination touristique mondiale et dépend largement du transport aérien.

Ainsi, réduire le nombre de vols ne peut pas être la seule piste de réflexion pour limiter les émissions de CO₂ du secteur aérien. Il faut donc aussi réfléchir à comment concevoir, produire et opérer un avion du futur à l’empreinte carbone la plus réduite possible.

Quels sont les défis posés par cet avion du futur et bas carbone, et comment le Carnot M.I.N.E.S compte-t-il y répondre ?

Produire un avion bas carbone implique de relever plusieurs défis technologiques et organisationnels, tels que :

• la production de carburants durables et alternatifs (biocarburants avancés, hydrogène vert et e-fuels),

• les technologies de propulsion avancées : propulsion électrique pour les vols courts, systèmes hybrides, moteurs à turbine plus efficaces,

• la fabrication durable des avions : optimisation des consommations énergétiques, réduction des déchets produits, recyclage, minimisation de l’empreinte carbone de la chaîne d’approvisionnement,

• la conception de l’avion : réduction de la consommation de carburant par l’allègement et le design aérodynamique, amélioration de l’indice de recyclabilité des avions.

En réponse à ces enjeux, en nous appuyant sur les compétences pluridisciplinaires présentes au sein du Carnot M.I.N.E.S, nous proposons une structuration du projet selon trois axes de recherche :

• les procédés de production de carburants alternatifs,

• la planification des systèmes multiénergie pour une logistique de distribution respectueuse de l’environnement,

• les matériaux pour l’allègement des avions, le transport et le stockage de carburants.

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Quels sont les impacts potentiels pour les parties prenantes du secteur aérien ?

Les résultats du projet visent les constructeurs d’aéronefs, les producteurs de carburants et les exploitants d’aéroports. On peut citer :

• la production pilote de nouveaux vecteurs énergétiques à forte valeur ajoutée,

• des outils d’aide à la décision pour la planification des infrastructures multi-énergie intégrant la production de carburants alternatifs pour l’aviation et leurs impacts environnementaux,

• le développement de prototypes industriels de composites hautes performances avec une maîtrise de leurs propriétés par le contrôle du procédé.