Depuis plus de 30 ans, Miguel Lopez-Ferber étudie les virus et applique ses découvertes à la protection de l’environnement. Il est responsable du département de formation Environnement Énergie et Risques d’IMT Mines Alès. L’épidémie actuelle a motivé son implication dans des recherches sur le SARS-CoV-2.
« Le virus ne m’a pas quitté de toute ma carrière ». C’est ainsi que Miguel Lopez-Ferber résume son parcours. Dès sa thèse de biologie en 1987, alors qu’il se spécialisait à l’origine en génétique, c’est vers la virologie qu’il s’oriente. Il a également un parcours international : né au Venezuela, le chercheur a fait ses études en Espagne et a travaillé dans plusieurs autres pays. Il commence sa carrière en France au laboratoire de génétique et des virus du CNRS où il étudie celui de la drosophile (ou mouche du vinaigre, une espèce d'insectes diptères brachycères). En Angleterre, à l’institut de virologie de l’Université d’Oxford, il se penche sur le cas des baculovirus, étudiés pour leur pouvoir insecticide et leur potentiel biotechnologique.
Des virus contre des vers
« Ces outils biotechnologiques et agronomiques permettent de combattre les ravageurs de cultures, mais aussi de produire des enzymes ou des vaccins », précise-t-il. Ces virus permettent par exemple de protéger les pommiers face aux vers ravageurs notamment le carpocapse (un insecte de l’ordre des lépidoptères dont la larve se développe à l’intérieur des fruits).
À l’INRA, il poursuit ses recherches sur les baculovirus toujours avec une finalité agronomique mais aussi dans un but médical. Il participe alors à la production de vaccins.
En 2005, il rejoint l’École des Mines d’Alès dont il dirige d’abord le laboratoire de génie de l’environnement jusqu’en 2014 avant de devenir responsable du département de formation Environnement Énergie et Risques. Miguel Lopez-Ferber et ses équipes s’intéressent à divers sujets de recherche : l’évaluation environnementale, les synergies industrielles ou encore la diversité virale.
Parmi ses principales contributions figure en 2011 la participation à la création du pôle ELSA, Environmental Lifecycle and Sustainability Assessment. Celui-ci est le fruit d’une collaboration avec des partenaires locaux : CIRAD, INRAE, Montpellier SupAgro, et AgroParisTech. Chercheurs, enseignants et entreprises coopèrent dans les domaines de l’eau, de l’agro-alimentaire, des produits résiduaires organiques ou encore des énergies renouvelables. Leur objectif : améliorer la mise en œuvre de l’Analyse du Cycle de Vie (ACV) afin de mieux intégrer les composantes environnementales et sociales des produits et services.
Détecter le SARS-CoV-2
Par ailleurs, Miguel Lopez-Ferber collabore depuis 5 ans avec NeoVirTech, une start-up toulousaine qui développe une solution de détection des particules virales grâce à une technologie qui les rend fluorescentes, permettant de suivre les particules au cours de l’infection.
Dans le cadre de la crise sanitaire, il a été contacté par des partenaires industriels intéressés par ses recherches sur le baculovirus utilisé comme un modèle pour détecter le SARS-CoV-2. Le scientifique a ainsi mené une étude au sein du campus d'IMT Mines Alès qui consiste à rechercher dans les eaux usées la présence du virus afin de suivre l’évolution de la pandémie.
Une façon particulièrement innovante d’utiliser son expertise.