La surveillance et la gestion de la pollution atmosphérique, notamment des particules fines (PM2.5), est cruciale pour notre bien-être et notre environnement. Cela permet de répondre aux exigences réglementaires européennes et de mettre en place des mesures de protection pour en atténuer les effets néfastes.
En ville, les particules fines proviennent en grande partie de la combustion d’essence et de l’usure des pneus et des freins des véhicules. Pourtant, surveiller efficacement la qualité de l'air reste un défi majeur, par manque de stations de qualité d’air en général et plus particulièrement de données sur la composition des particules et leur variabilité spatiale en concentration et en taille.
Face au coût et à la complexité des stations de mesure traditionnelles, la biosurveillance utilisant des végétaux en milieu urbain est une solution prometteuse. À Paris, les nombreux platanes permettent un suivi de la concentration en particules fines. Cette espèce d’arbre se caractérise par une desquamation annuelle de son écorce, permettant de situer temporellement le dépôt des particules (figure 1).
Grace au projet de sciences participatives Ecorc’Air, des écorces de platanes sont collectées chaque printemps avec l’aide de citoyens volontaires et analysées en laboratoire pour la mesure de particules métalliques, principalement des oxydes de fer, par susceptibilité magnétique. Des cartes annuelles permettent d’illustrer les résultats.1
Dans le cadre du projet de thèse « NanoTracs »_ financé par le Carnot M.I.N.E.S - projet phare CARINGS*_ on vise à caractériser la nature physico-chimique des différentes particules déposées sur les écorces par différentes techniques d’analyses.
Suite à cette caractérisation, l’extraction des particules permettra de tester leur toxicité in vitro sur un modèle de cellules pulmonaires, cellules cibles des particules inhalées par l’organisme. D’autres essais sont envisagés également sur les particules fines déposées sur les écorces. Cela a pour objectif d'évaluer leur capacité à générer du stress et de l’inflammation au niveau des cellules pulmonaires.
En résumé, la biosurveillance associée aux techniques avancées d'analyse du projet « NanoTracs » constitue une approche novatrice et efficace pour caractériser la qualité de l'air en ville et évaluer les risques sanitaires associés à l'exposition aux particules fines. Ce travail multidisciplinaire est déterminant pour promouvoir la santé des citoyens et soutenir une gestion environnementale durable.
Ce projet NanoTracs est une collaboration entre l’Ecole des Mines de Paris, IMT Nord Europe et MINES Saint-Etienne.
« NanoTracs » est issu du projet phare CARINGS. Ce projetqui fédère les forces de recherche du Carnot M.I.N.E.S dans le domaine de l’ingénierie de la santé. D’une durée de 3 ans et doté d’un budget de 1,9M€, il rassemble 16 centres de recherche issus de 6 Ecoles de l’institut.
1 http://www.particitae.upmc.fr/fr/ecorcair.html
Légendes images :
2 Nour DAABOUL, doctorante : Echantillonnage des écorces de platanes
3 Nour DAABOUL, doctorante : Préparation des échantillons pour une analyse chimique (l’ICP-MS), en salle blanche dans les locaux de l’IPGP.
4 L’équipe du projet NanoTracs : de gauche à droite, Christine FRANKE1 (directrice de thèse), Valérie FOREST2 (co-directrice), Nour DAABOUL1,2,3 (doctorante), Laurent ALLEMAN3 (co-encadrant) (1) Centre de Géosciences et géoingenierie, Mines Paris - PSL, (2) BioPICIS, MINES Saint-Etienne, (3) CERI EE, IMT Nord Europe.